Coups de coeur 2020

Voici nos coups de cœur de cette nouvelle année, par ordre chronologique de lecture.

  • « L’anomalie » de Hervé Le Tellier, Gallimard, août 2020,

L'anomalie Voilà un roman tout aussi passionnant que déroutant. Tout démarre par la présentation excitante de différents personnages embarqués dans le même vol Air France entre Paris et New York, et qui, suite à la traversée d’une tempête redoutable, se retrouvent mis à l’écart par les autorités américaines à l’arrivée aux Etats-Unis, sans comprendre la raison de cette privation de liberté…Le lecteur, lui est embarqué dans cette histoire et tout comme les différents héros du livre il ressort rincé, ébranlé dans ses convictions, tourneboulé, et va de surprise en surprise. Le style est superbe, l’histoire nous accroche dès le début et le talent de l’auteur nous fait tour à tour douter des faits, questionner sur la place de chacun, remettre en question nos certitudes, le tout non sans humour et références subtiles. Prix Goncourt 2020, le roman en surprendra plus d’un…Splendide tour de force littéraire !

Pascal

 

  • « Nature  humaine » de Serge Joncour, Flammarion, août 2020,

Nature humaine

L’arrivée du Mammouth dans la calme campagne du Lot au début des années 70 est l’un des signes annonciateurs des bouleversements à venir pour les Fabrier, agriculteurs de père en fils, attachés à leur terre. Le destin de cette famille paysanne que l’on suit sur les 30 dernières années du XXème siécle, est à l’image de ce monde qui change à une vitesse folle, ou le progrès technique, l’accélération des flux d’informations, des mobilités, de la mondialisation signent la fin d’une époque rythmée sur la nature. On suit plus particulièrement Alexandre, le seul garçon de la fratrie et de fait celui qui est amené à reprendre l’exploitation familiale, quand ses soeurs s’échappent petit à petit toutes vers la ville et ses lumières aguichantes. Alexandre, droit dans ses bottes crottées, plein de doutes sur les choix à faire entre le modernisme, le développement de ses activités, la croissance de l’exploitation et le refus de l’accélération, le respect du rythme de la terre. Voilà un très beau roman français, poignant, sur ces années de changement, ou l’on croise tout à la fois le choix des individus et les grands choix politiques de l’époque. Prix Fémina 2020 !

Pascal

  • « Ascension » de Ludwig Hohl, Le Nouvel Attila, réédition 2020, 

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Ils étaient trois : la montagne, majestueuse et dangereuse, les deux alpinistes Ull, le montagnard aguerri et volontaire et Johann qui l’accompagne, moins affirmé et moins téméraire. L’ascension commence et rapidement les deux alpinistes se séparent, Johann ne pouvant plus suivre Ull à l’approche du glacier et des intempéries. S’ensuivent deux combats bien différents, celui de Ull pour atteindre le sommet et essayer de redescendre et celui de Johann qui rebrousse chemin seul…Le texte, comme l’objet, est très beau, ciselé et l’ascension dans un décor sauvage et superbe est ponctuée de dessins qui nous font partager au plus près le vécu des personnages et les accompagner vers leur destin. Petit texte à lire, puis relire pour en apprécier toute la sève…

Pascal

 

 

  • « Entre fauves » de Colin Niel, Rouergue, septembre 2020,

Entre fauves

À travers ce roman noir qui nous tient en haleine de bout en bout, Colin Niel nous questionne sur des thématiques environnementales universelles : le respect de la nature, la biodiversité, la place de la chasse…On y suit alternativement quatre personnages centraux, Martin, garde au Parc National des Pyrénées et pourfandeur de la chasse, Appoline, jeune étudiante à Pau et chasseuse de grand gibier, Kondjima, jeune namibien qui va croiser la française sur sa terre africaine, et Charles, le lion majestueux des grandes plaines de Namibie. La connaissance par l’auteur des terrains traversés nous transporte facilement d’un endroit à l’autre, la psychologie des personnages est très bien rendue, la tension monte crescendo, bref une très belle réussite sans aucun manichéisme !

Pascal

 

  • « Impact » d’Olivier Norek, Michel Lafon octobre 2020,

Impact

Quand le PDG du groupe Total est kidnappé, les meilleurs policiers sont mis immédiatement sur l’affaire. La demande de rançon est tout à fait surprenante : 20 milliards d’euros. En échange, le ravisseur promet de rembourser la totalité du « prêt » à l’entreprise s’ils s’engagent à mettre en place 4 actions pour l’environnement. Diane et Nathan se retrouvent sur cette affaire sans précédent et ont bien du mal à savoir s’ils veulent trouver et condamner le kidnappeur ou s’ils commencent à croire à son engagement et ses bonnes actions. Après tout ce qu’il se passe, n’est-il pas temps d’agir, enfin, pour la préservation de notre planète ? N’est-il pas temps de se battre pour un meilleur futur que celui auquel nous semblons condamnés ? « Impact » est une immense claque, que nous recevons en pleine figure. Conscient ou non de la réalité, du danger de la pollution et du réchauffement climatique, Olivier Norek nous met face à l’urgence de la situation. Ce n’est pas un roman comme les autres, c’est un appel à l’aide, un appel au rassemblement et une volonté d’ouvrir les yeux à celles et ceux qui refusent de reconnaître les faits. Le monde doit changer, les mentalités doivent évoluer. Et si les grandes entreprises, celles qui épuisent les ressources, polluent, détruisent les écosystèmes et menacent d’extinctions des milliers d’animaux chaque jour, ne changent pas leur manière de procéder, aucun changement et aucun avenir lumineux n’est possible. Lisez « Impact », rejoignez Greenwar et battons nous pour un futur plus propre et plus sûr !

Émilie

  • « Le sanctuaire » de Laurine Roux, Editions du sonneur, septembre 2020,

Le sanctuaireGemma et sa famille vivent dans « Le sanctuaire », un espace bien définit dans la forêt dans laquelle ils ont trouvé refuge après la fin du monde, précipités par un virus qui se transmet par les oiseaux. Ils vivent de la chasse, de cueillettes et de provisions que le père ramène après ses longues excursions à la ville. Tout est rôdé dans ce quotidien étonnant, tout le monde à son rôle à jouer et rien n’est laissé au hasard, le père insiste beaucoup là-dessus. Mais lors d’une partie de chasse qui tourne mal, Gemma tombe sur un vieil homme qui porte sur son épaule un aigle…. et remarque qu’il ne meurt pas dans d’atroces souffrances. Tout ce que ses parents lui ont raconté depuis qu’elle est née est remis en question et cette incertitude va germer en elle comme une mauvaise herbe, jusqu’à ce que le Sanctuaire vole en éclats et que la vérité soit finalement révélée… Avec une écriture incisive, précise et efficace, Laurine Roux nous offre un roman fort, qui nous happe et nous emmène dans une forêt où tout peut arriver…

Émilie

  • « Les cloches jumelles » de Lars Mytting, Actes Sud, octobre 2020,

Les cloches jumelles Au XIXe siècle, dans cette vallée reculée de Norvège, ou la vie est bien rude, la sublime église en bois debout du village de Buttingen et ses deux cloches légendaires seront les spectatrices et les actrices des tourments d’Astrid, jeune femme du village, de Kai le nouveau pasteur et de Gerhard, architecte venu d’Allemagne pour étudier le joyau du village. Entre les trois protagonistes, les cloches et l’église se noue un drame dans une ambiance des plus glacées… Le récit nous porte tranquillement à travers ce superbe lieu à la découverte de la vie norvégienne du XIXe sous le regard dominant de cette église mythique. Un long plaisir de lecture.

Pascal

 

 

 

  • « À trop aimer » de Alissa Wenz, Denoël, août 2020,

A trop aimer « À trop aimer » est de ces romans qui ont une emprise sur le lecteur, dans lesquels on se fond complètement et où on oublie ce qu’il se passe autour de nous. L’histoire d’une jeune femme qui tombe éperdument amoureuse d’un homme, Tristan, et qui va se perdre dans cette histoire d’amour tragique. Car Tristan est « un type exceptionnel, complètement en dehors des clous », mais il est surtout bipolaire, égoïste et violent. Comment se séparer de celui pour qui on est prêt à tout, mais qui nous détruit à petit feu ? Un roman prenant et intense, sur l’emprise que l’un peut avoir sur l’autre et la difficulté à sortir de cette mauvaise situation. Est-ce que l’amour peut vraiment tout guérir et tout pardonner ? Une lecture bouleversante.

Émilie

 

  • « Le Dit  du Mistral » de Olivier Mak-Bouchard, Le Tripode, août 2020,

Le dit du mistral C’est une véritable immersion dans le Luberon que nous propose Olivier Mark-Bouchard dans son premier roman au si joli titre : « Le Dit du Mistral ». Une immersion physique tout d’abord tant l’auteur arrive à nous plonger dans le lieu, nous le faire découvrir, parcourir, sentir et aimer. Mais aussi une immersion historique de cet arrière pays provençal, baigné de contes et légendes qui parsèment avec bonheur tout le récit. Alors on s’attache facilement aux personnages, on les comprend y compris quand ils prennent des décisions douteuses ou qu’ils se laissent emporter par les légendes locales. Alors si vous souhaitez découvrir ce Luberon magique et magnifique laissez vous portez par cette belle histoire provençale, à la langue chantante, et vous n’entendrez plus jamais souffler le vent comme avant…

                                                   Pascal

 

  • « Broadway » de Fabrice Caro, Gallimard, août 2020,

Broadway Fabrice Caro n’a pas son pareil pour nous faire rire avec son humour grinçant, que ce soit avec ses BD ou ses romans. Broadway, son nouveau roman n’échappe pas à la règle, on y rit beaucoup à suivre les pérégrinations d’Axel, 46 ans, marié, deux enfants, en pleine crise de la quarantaine ou de la cinquantaine approchant ! L’évènement déclencheur de la mélancolie de notre héros est la réception d’un courier de la Sécurité Sociale le priant de prendre rdv pour un dépistage du cancer colorectal, exercice supposé réservé aux cinquantenaires…A partir de quoi Axel va aller de désillusions en désillusions, perdre les pédales, et sombrer dans un cynisme et une mélancolie déposilante pour le lecteur ! Un bouffée d’air frais à ne pas rater.

Pascal

 

  • « L’enfant céleste » de Maud Simmonot, Editions de l’Observatoire, août 2020,

L'Enfant célesteCélian, enfant rêveur et passionné par la nature, ne trouve pas sa place à l’école. Mary, sa mère, est dévastée après une rupture amoureuse. Tous les deux mettent les voiles direction l’île de Ven, là où l’astronome danois Tycho Brahe a construit un palais afin d’observer le ciel. Dans ce texte magnifique, Maud Simonnot rassemble l’astronomie, la famille et la poésie dans un cadre idyllique où toutes les blessures peuvent guérir. Court, mais très beau, « L’enfant céleste » est un pur moment de beauté, qui pousse les lecteurs à s’émerveiller devant le ciel et les mots.

Émilie

 

 

  • « Ce qu’il faut de nuit » de Laurent Petitmangin, La Manufacture de livres, août 2020,

Ce qu'il faut de nuit Un premier roman coup de poing ! L’auteur nous fait cotoyer une famille ouvrière de l’est de la France, composée de quatre éléments dont la mère très gravement malade, le père qui tente de garder la cellule familiale intacte et les deux fils dont l’un prend un mauvais chemin…Le style est direct, la langue crue mais ce texte est empreint d’une grande sensibilité et le lecteur est emporté par la faillite annoncée du combat paternel…Préparez vos mouchoirs !

Pascal

 

 

 

  • « L’autre Rimbaud » de David Le Bailly, L’Iconoclaste, août 2020,

L'autre Rimbaud La photographie en noir et blanc d’Arthur Rimbaud, assis, en jeune communiant est passée à la postérité, pourtant elle cache un secret bien gardé : la présence de son grand frère, Frédéric, debout à sa droite, effacé de la photo comme de la biographie du grand poète. Et c’est à partir de ce mystère que l’auteur nous transporte fin du XIXè, début XXè siècle, sur les traces d’une famille ardennaise française, les Rimbaud, à la recherche du frère caché. S’ensuit une passionnante plongée dans cette France rurale ou les secrets familiaux et les médisances foisonnent, et dans cette famille transfigurée par le génie et la fulgurance du petit dernier…Ou comment redonner toute sa place à Frédéric Rimbaud, oublié de tous, et surtout de sa famille, et le remettre à sa place, sur la photo, à la droite du poète…

                                               Pascal

  • « Liv Maria » de Julia Kerninon, L’Iconoclaste, août 2020,

Liv Maria Liv Maria, c’est le voyage, l’audace, la passion, la détermination, mais surtout la liberté. Fille d’une Bretonne et d’un Norvégien passionné par la littérature, Liv Maria est unique. Vivant sur son île librement, elle est soudainement envoyée à Berlin où elle va découvrir l’amour, le sexe et la langue avec son professeur d’anglais de 20 ans son aîné. Ce qui n’est au départ qu’une petite aventure, va s’avérer avoir des répercussions dans toutes les décisions de la vie de Liv Maria, même à l’autre bout du monde. Toujours à droite à gauche, virevoltant d’enthousiasme et de bonne humour, Liv Maria est une femme qu’on ne peut capturer au vol. On la regarde s’épanouir, s’envoler et vivre sa liberté.

Émilie

 

  • « American dirt » de Jeanine Cummins, Philippe Rey, août 2020,

American DirtUne plongée sans concession dans le Mexique de la terreur, celui ou une jeune femme condamnée par les narcotraficants n’a pas d’autres solutions que de fuir son pays avec son fils. Lydia est libraire à Acapulco quand une mauvaise rencontre va faire basculer son destin. Son mari et toute sa famille hormis son jeune fils Luca vont être assassinés et la jeune femme se retrouver traquée par les narcotrafiquants. S’ensuivra une course poursuite à travers le Mexique en direction des Etats-Unis, sur le dangereux chemin des migrants du sud. Voilà un excellent roman, qui débute par une première scène des plus tendues, nous tient en haleine et ne nous lache pas jusqu’à la fin. Montez dans la Bestia avec les deux fuyards et vous n’oublierez jamais le voyage…

Pascal

 

  • « Les lettres d’Esther » de Cécile Pivot, Calmann-Lévy, août 2020,

Les lettres d'EstherEsther, libraire en quête de nouveaux projets, met en place un atelier d’écriture. 5 personnes s’inscrivent à son atelier : Jeanne, une veuve qui vit seule, Samuel un jeune adulte qui vient de perdre son grand frère, Nicolas et Juliette un jeune couple de parents qui traverse une période très difficile et Jean, homme d’affaire richissime qui a perdu le sens de son existence. Le but de l’atelier : entretenir une correspondance avec 2 personnes de son choix (Esther y compris) et s’atteler à des petits exercices d’écritures afin de s’améliorer. Mais ce qu’Esther n’avait pas prévu, c’est qu’un lien très fort va unir tous les correspondants entre eux. Comme si le hasard avait fait qu’ils aient choisi les 2 meilleures personnes à qui parler, celles qui les aideront à avancer et qu’ils n’auraient jamais pu rencontrer autrement. Écrit majoritairement sous la forme épistolaire, « Les lettres d’Esther » est un roman absolument magnifique. Les lettres deviennent de plus en plus belles, les secrets sont révélées, les sentiments mis à nus et le chemin de la reconstruction se dessine peu à peu. L’écriture de Cécile Pivot est tout simplement sublime, on se laisse porter par les mots si beaux et si forts. Gros coup de cœur.

Émilie

  • « Betty » de Tiffany McDaniel, Gallmeister, août 2020,

BettyIl est des personnages de roman que l’on ne peut oublier, Betty en fait assurément partie. La « petite indienne » que l’on va suivre, avec sa famille, tout au long de sa rude enfance dans l’Amérique de l’après seconde guerre mondiale porte en elle toutes les souffrances et les espoirs d’un peuple à bout de souffle. Le roman, à l’image de la vie de Betty, est un savant mélange de douleurs, de privations, d’injustices, de combats et de beauté, d’émerveillement lié aux traditions ancestrales des indiens d’Amérique et de leur puissant lien avec la nature. Accrochez vous bien le coeur et suivez Betty sur son douloureux chemin et vous ne l’oublierez plus jamais…

Pascal

 

  • « Impossible » d’Erri De Luca, Gallimard, août 2020,

ImpossiblePetit roman (moins de 200 pages), écrit sous la forme d’un interrogatoire. Deux hommes en montagne, l’un deux est retrouvé mort au fond d’un trou… Or, il se trouve que ces deux hommes se sont connus, il y a bien longtemps, et qu’ils ne se sont pas quittés dans les meilleurs termes. L’écriture d’Eri De Luca est sublime. Ce qui est au début juste une enquête pour homicide volontaire/involontaire, devient une vraie réflexion sur la vie, la montagne, les choix, le passé et le présent, la vieille génération et la nouvelle. Sublime !

Émilie

 

 

 

  • « Nickel Boys » de Colson Whitehead, Albin Michel, août 2020,

Nickel Boys Elwood, jeune noir qui vit en Amérique dans les années 60, souhaite du changement. Admirateur de Martin Luther-King et de ces hommes et femmes qui militent pour l’égalité des droits entre les blancs et les noirs, Elwood veut participer à ce qu’il pense être une nouvelle ère, il le sent. Mais suite à une erreur judiciaire, le jeune homme est envoyé à Nickel : une maison de correction qui aide les délinquants à se remettre dans le droit chemin. Confiant au début, Elwood découvrir très vite que les traitements qui sont infligés aux pensionnaires, et surtout aux noirs, relèvent plus de la torture que de la correction. Toute une organisation de tortionnaires se révèle sous ses yeux impuissants et Elwood comprend alors qu’aucune justice n’existera jamais pour les noirs. Les responsables peuvent allonger les peines des pensionnaires pour un oui ou pour un non et les chances de partir de cet endroit horrible sont si infimes que la plupart perdent espoir. Elwood sait qu’il est promis à un grand destin, il doit entrer dans une fac prestigieuse et changer l’Histoire… Mais comment peut-il réussir si le système entier est corrompu ? Un roman qui dévoile un nouveau morceau de l’histoire de l’Amérique, où se sont tenues des atrocités au nom de la discrimination raciale. L’auteur met en place un véritable coup de théâtre dans les 20 dernières pages, qui nous stupéfie et nous fait regarder le roman d’un tout autre regard. Époustouflant.

Émilie

  • « Ici Elvira, vous m’entendez ? » de Linda Cottino, Editions du Mont-blanc, mars 2020,

Ici Elvira, vous m'entendez ?. Les huit femmes du pic Lénine L’histoire dramatique de la première expédition entièrement féminine au sommet du Pic Lénine (Russie 7134m) dans les années 70. L’auteur se retourne sur ce drame et s’interroge sur les personnalités des alpinistes et des divers protagonistes, les causes et éventuelles responsabilités. Très beau récit de montagne écrit à partir de recherches documentaires fournies.

Pascal

 

 

 

 

  • « J’aurai pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond – Une vie de John Muir » de Alexis Jenni, Paulsen, janvier 2020,

J'aurais pu devenir millionnaire, j'ai choisi d'être vagabond. Une vie de John Muir Cette biographie de John Muir, naturaliste américain du 19ème siècle, écrite par Alexis Jenni est passionnante. On y découvre, sous la belle plume de l’auteur, Prix Goncourt 2011, ce naturaliste américain, natif d’Ecosse et précurseur de la pensée écologique moderne. La vie de John Muir fut bercée par la notion d’émerveillement, et c’est ainsi que tout jeune il a quitté la ferme familiale du Wisconsin pour partir à la découverte de la nature sauvage américaine et vivre dans les montagnes, les forêts américaines, vivant de ses écrits d’aventures, de ses livres et articles sur sa passion pour la nature. Le texte est beau et il accompagne parfaitement une vie toute entière dévouée à l’émerveillement et la protection des espaces naturels.

Pascal

 

  • « Alpinistes de Staline » de Cédric Gras, Stock, avril 2020,

Alpinistes de Staline Passionnant récit sur les traces de deux alpinistes populaires de la Russie du XXe siècle, les frères Abalakov, par Cédric Gras, un des auteurs français des plus russophiles. Les frères Abalakov ont traversé un siècle de l’Histoire russe particulièrement mouvementée (de Lénine à Gorbatchev, en passant par Staline, les purges et le goulag, la guerre froide, l’intraitable KGB…) et le texte, s’il est avant tout un récit de montagne, est aussi l’occasion de se replonger dans le siècle rouge russe. Il se lit comme un roman historique traversé par la passion des montagnes, on adore !

Pascal

 

 

 

  • « La commode aux tiroirs de couleurs » de Olivia Ruiz, JC Lattès, juin 2020,

La commode aux tiroirs de couleurs Dans ce récit magnifique et émouvant, Olivia Ruiz nous raconte l’histoire de sa grand-mère qui vient de décéder, et dont elle a retrouvé des souvenirs dans une commode aux tiroirs de couleurs. Abuela a dû fuir l’Espagne de Franco pour aller en France, où les réfugiés espagnols n’étaient pas très appréciés. Nous allons suivre son adaptation à la vie française, sa première histoire d’amour et sa première fille, Cali, dont nous allons ensuite suivre l’histoire, jusqu’à la naissance de la narratrice. Un premier roman touchant et envoûtant, léger, mais juste, dont on apprécie chaque page.

Émilie

 

 

  • « Dans les geôles de Sibérie » de Yoann Barbereau, Stock, février 2020

Dans les geôles de Sibérie Un récit glaçant dans lequel Yoann Barbereau raconte toutes les péripéties qu’il a dû surmonter en Russie après son emprisonnement par le FSB. Il est accusé de pédophilie sur sa petite fille de 5 ans ainsi que de poster régulièrement des photos à caractère pornographique sur un site pas très recommandable. Les autorités disent avoir l’aveu écrit de sa femme et des preuves irréfutables, s’il est jugé coupable, Yoann devra passer 15 ans dans les camps russes. Passionné de littérature, les livres et l’écriture vont le sauver lors de ses longues journées en prison. Il veut mettre les mots sur ce qui s’est passé, sur les mensonges qui ont été racontés et sur les personnes qu’il a rencontré. « Dans les geôles de Sibérie » est le récit de sa descente aux enfers et de son combat, jour et nuit, contre ceux qui l’ont enfermé à tort. Déterminé à retourner auprès de sa famille, Yoann se bat pour sa liberté.

Émilie

  • « Trois petits tours et puis reviennent » de Kate Atkinsson, JC Lattès, mars 2020,

Trois petits tours et puis reviennent Des jeunes filles qui disparaissent, des hommes qui cachent beaucoup d’argents et des femmes qui se taisent sur leur passé au risque de réveiller les vieux démons… « Trois petits tours et puis reviennent » est un roman parfaitement épatant, qui surprend par ses thèmes abordés et par la cruauté des personnages, qui ne semblent n’avoir aucune limite ! Une fois lancé, impossible de s’arrêter avant d’assembler toutes les pièces du puzzle, addictif !

Émilie

 

 

 

 

  •  » L’hiver en Himalaya » de Émilie Brouze et Bérénice Rocfort-Giovanni, Glénat, février 2020,

L'hiver en Himalaya. L'ultime défi Deux journalistes se sont mises en quête de l’impossible : comprendre ce qui anime les alpinistes de l’extrême qui partent à la conquête des hauts sommets de l’Himalaya durant la période hivernale. L’essai est toute fois transformé tant la richesse des témoignages recueillis ici nous approche au plus près des forces qui poussent ces hommes et quelques rares femmes, dont Elisabeth Revol est l’une des plus actuelles représentantes. Voilà donc une belle introduction dans ce monde glacial, démesuré, mortel bien souvent pour amateur d’histoire de l’alpinisme et de hautes sensations.

Pascal

 

 

 

  • « Le pays des autres » de Leïla Slimani », Gallimard, mars 2020,

Le pays des autres. Première partie, La guerre, la guerre, la guerre Premier livre d’une trilogie annoncée par l’auteure, Prix Goncourt 2016, l’histoire se déroule au Maroc, à la sortie de la deuxième guerre mondiale jusqu’à 1956, veille de l’indépendance. On y retrouve Mathilde, jeune française qui vient d’épouser Amine, un militaire marocain, et part s’installer dans son pays pour y fonder une famille et construire une exploitation agricole moderne. Le souffle romanesque nous emporte alors dans cette superbe histoire familiale ou les écueils de l’intégration ne manque pas pour Mathilde. Un livre fort, ou l’auteure, en s’appuyant sur l’histoire de sa famille (Mathilde ayant été imaginé autour de la vie de sa grand mère) nous plonge dans la complexe histoire marocaine à travers une héroïne que l’on ne pourra oublier…De toute beauté !

Pascal

 

  • « Je suis une viking » de Andrew David McDonald, NIL, mars 2020,

Je suis une Viking Zelda, 21 ans, souffre d’un retard mental à cause de sa mère alcoolique. Elle vit seule avec son grand frère Gert, qui a un sacré talent pour se mettre dans les pires situations. Après le décès de leur mère, les deux enfants ont dû aller vivre chez Oncle Richard, qui s’avère être un homme violent et obsédé par Zelda. Gert décide d’emprunter de l’argent à des personnes non-recommandables pour s’enfuir et doit maintenant en payer les conséquences. Zelda, obsédée par les Vikings, veut écrire sa propre légende et défendre sa tribu. Lorsqu’elle s’aperçoit que Gert ne va plus à la fac et qu’il est en danger, elle n’hésite à faire tout ce qu’elle peut pour le sauver. Un roman original et très émouvant, dans lequel une jeune femme différente met tout en œuvre pour aider les personnes chères à ses yeux. Une histoire forte sur la famille et les sacrifices qu’il faut parfois faire pour accomplir sa destinée.

Émilie

  • « Les lendemains » de Mélissa Da Costa, Albin Michel, février 2020,

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Amande a vécu une tragédie, un choc, une horreur. Elle décide de tout quitter pour s’enfermer dans une maison recluse au fin fond d’un village inconnu. Les volets sont fermés, elle prend des cachets pour lutter contre les insomnies et les couleurs sont interdites, elles sont trop douloureuses. Mais peut-on vraiment se couper du monde ? Et le doit-on, malgré les épreuves aussi horribles soit-elles ? Dans cette histoire douloureuse, Melissa Da Costa met en avant une jeune femme brisée par la vie qui ne voit plus aucun rayon de soleil et qui n’imagine pas continuer à vivre avec cette douleur ancrée dans sa chair. Pourtant, si difficile soit sa nouvelle vie, des petits rayons de soleil se glissent, doucement jour après jour, dans son quotidien. Un arbre, un chat, un jardin, une nouvelle amie, sa famille et son amour pour l’homme de sa vie. « Les lendemains » est un roman triste et heureux à la fois. Il parle de douleur, de chagrin, de deuil, mais aussi de rédemption et de seconde chance. Une très très belle histoire, profondément humaine.

                                                       Émilie

  • « Kim JiYoung, née en 1982 » de Nam-joo Cho, Nil, janvier 2020,

Kim JiYoung, née en 1982 Kim Jiyoung est une jeune fille comme les autres, cadette de sa famille, elle se plie aux règles d’une société misogyne et injuste. Plus les années passent et moins Kim Jiyong supporte ces injustices (toujours passer après le petit frère, car il est l’héritier de la famille, obligation pour les filles à l’école de porter des jupes même l’hiver, impossibilité d’obtenir une place dans certaines écoles…). « Kim Jiyoung, née en 1982 », c’est l’histoire des femmes coréennes et du monde entier qui ne supportent plus de vivre à l’ombre des hommes. Elles veulent leur liberté, elles veulent faire des études et devenir chefs de grandes entreprises, elles veulent être entendues et écoutées. Surtout, elles se battent pour que le monde change et que les lois évoluent, afin de briser des règles ancestrales qui appartiennent à une tradition dépassée depuis longtemps. Les mentalités changent, la technologie évolue et les femmes méritent l’égalité.

Émilie

 

  • « Chez nous » de Louise Candlish, Sonatine, printemps 2020,

Chez nous Un thriller terriblement efficace ! Fiona découvre avec effroi en rentrant chez elle que sa maison a été vendu à son insu et que les nouveaux propriétaires sont en train de déménager leurs meubles et leurs affaires. Fiona appelle en vain son mari Bram, qui est injoignable et se demande où sont désormais ses deux enfants… Le suspens est mis en place dès les premières pages et l’auteure nous guide ensuite dans un « flash-back » depuis la séparation du couple jusqu’à ce jour fatidique de la vente de la maison. Comment une telle chose à t’elle pu arriver ? Que cache Bram derrière son silence ? Une intrigue bien ficelée où la fraude immobilière n’est peut-être pas la chose la plus grave lorsque l’on découvre la vérité…

Émilie

 

 

  • « Ce lien entre nous » de David Joy, Sonatine, printemps 2020,

Ce lien entre nous Alors qu’il fait du braconnage sur une propriété privée, Darl tire sur ce qu’il pense être un sanglier, mais qui se révèle en fait être le frère du terrible et monstrueux Dwayne Brewer. Faisant appel à son meilleur ami Calvin pour enterrer le corps, les deux amis savent que leur secret ne pourra pas rester enfoui très longtemps. Dwayne réalise très vite que son frère a disparu et il enquête avec fureur sur ce qui s’est passé. Il trouve très rapidement les deux fautifs et sa vengeance sera redoutable. Une course-poursuite à perdre haleine s’installe entre les trois personnages, Darl et Calvin ne donne pas cher de leur peau, surtout quand la police commence à se mêler de l’histoire… Un thriller intense et redoutable, qui se lit à toute allure.

Émilie

 

 

  • « Ces montagnes à jamais » de Joe Wilkins, Gallmeister, mars 2020,

Ces montagnes à jamais Joe Wilkins nous emmène dans ce premier roman remarquable à la découverte du Montana durant les premières années de Barack Obama à la Présidence des Etats-Unis. Le décor pourrait resssembler à une belle carte postale, grandes plaines, montagnes majestueuses, vie sauvage abondante et ranchs isolés mais la réalité du quotidien est tout autre. On y suit une communauté fracturée, entre peurs et agréssivité, élans solidaires et conservatismes ancrés, tentative d’éducation et partisants de la manière forte. Une très belle immersion dans la vie les hommes qui constituent l’Amérique divisée d’aujourd’hui. Beau et émouvant.

Pascal

 

 

  • « L’homme qui n’est jamais mort » de Olivier Margot, JC Lattés, janvier 2020,

L'homme qui n'est jamais mortMatthias Sindelar était un joueur de football talentueux dans l’équipe d’Autriche d’entre deux guerres. Il a participé aux premières grandes compétitions européennes de football, à l’émergence du professionnalisme et fut en son temps un héros national et une gloire continentale. En plus de son talent exceptionnel qui souleva les foules, le jeune homme issu des quartiers pauvres et rouges de Vienne s’est petit à petit mué en combattant des nationalismes et de l’antisémitisme montant. Ce roman, qui se déroule quasi exclusivement à Vienne, nous fait découvrir son parcours incroyable et dramatique sur fond de crise internationale et de montée du nazisme. Au fil des matchs et des pages résonnent alors en nous les mots de Georges Orwell « Le football international est la continuation de la guerre par d’autres moyens »… A conseiller à tous les amateurs de football intéressés par l’Histoire.

Pascal

 

  • « Noir volcan » de Cécile Coulon, poésie, Le Castor Astral, février 2020,

Noir volcan Cécile Coulon revient avec force dans ce second recueil de poésie. Utilisant comme inspiration la nature, l’amour et les scènes de la vie quotidienne, la poétesse nous touche à chaque vers. « Je me cache derrière mes poèmes parce qu’ils sont plus forts que moi ».

Émilie

 

 

 

 

 

  • « Cow-Boy » de Jean-Michel Espitallier, Inculte, janvier 2020,

Cow-boy L’auteur se retourne sur l’histoire d’un aïeul oublié, natif des Alpes françaises à la fin du 19e siècle et parti tout jeune pour une Amérique riche de promesses. Cet arrière grand-père, dont on lui a très peu parlé, il en fait son héros, le temps d’un roman aux multi-facettes, tour à tour récit familial, essai historique sur la construction des Etats-Unis, western…La construction du livre est assez étonnante avec parfois des pages entières d’énumérations, des phrases à multiples parenthèses…On ne s’ennuie jamais avec un livre ovni comme celui-ci, pour les amateurs de découvertes donc et de l’Amérique du temps des cow-boys.

Pascal

 

 

  • « Vis-à-vis » de Peter Swanson, Gallmeister, février 2020,

Vis-à-visVoilà un thriller psychologique que vous ne pourrez pas lâcher ! L’histoire démarre par l’installation d’un couple, Hen et Lloyd, dans une petite ville en périphérie de Boston. L’endroit est charmant et le bon voisinage y fait office de règle commune. Mais le rythme de ce qui devait être une arrivée tranquille va s’accélérer soudainement quand Hen, qui souffre de troubles psychotiques va soupçonner son proche voisin d’être un tueur psychopathe…L’ambiance devient vite intenable, et distinguer le vrai du faux de moins en moins évident pour Hen et son entourage ! La pression monte et ne descendra plus…

Pascal

 

 

 

  • « Les falaises » de Virginie Dechamplain, La Peuplade, février 2020,

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Dévastée par le suicide de sa mère, V. se rend dans sa maison d’enfance afin de se débarrasser des affaires qui traînent. Elle tombe alors sur des lettres écrites par sa grand-mère depuis l’Islande. V. part sur les traces de l’histoire de sa famille afin de comprendre le geste de sa mère, mais aussi pour se trouver elle-même. Un roman poétique sur le deuil, la reconstruction et le voyage initiatique.

Émilie

 

 

 

 

 

  • « Une machine comme moi » de Ian McEwan, Gallimard, janvier 2020,

Une machine comme moiDans ce nouveau roman, Ian McEwan décide de poser la question de la morale et de la justice en mettant en scène un couple vivant avec un humanoïde dernière génération, capable des plus grandes prouesses technologiques, crée par Alan Turing. Mais comment réagir quand la machine affirme haut et fort qu’il est amoureux de votre copine ? Il y a t’il vraiment une place pour les robots dans la société humaine, pleine de mensonges et de sentiments complexes ? Pourrons-nous, un jour, vivre en harmonie avec des machines ? Un roman brillamment construit et écrit.

Émilie

 

 

 

  • « Les soeurs de Blackwater » de Alyson Hagy, Zulma, janvier 2020,

Les soeurs de BlackwaterAlors qu’elle s’occupe de sa maison, la « sorcière » de la forêt reçoit un jour la visite d’un inconnu. Mr Hendricks lui demande – exige – qu’elle lui rédige une lettre. Et pas n’importe laquelle : LA lettre. Celle qui racontera son histoire et qui le pardonnera pour ses fautes passées. Ne voyant pas comment refuser, la femme se met au travail et s’engage malgré elle dans une mésaventure, qu’elle n’est pas prête à affronter. Mêlant les mythes de l’Amérique et les légendes indiennes, Alyson Hagy nous donne un premier roman surprenant, où les dangers se succèdent et où tout n’est que mensonges et cruautés. La « sorcière » de la forêt, dont on ne connaîtra jamais le prénom, se bat avec férocité pour faire vivre la mémoire de sa sœur et son père défunt. Mais peut-elle résister vraiment à Mr Hendricks et sa mystérieuse lettre ?

Émilie

 

 

  • « La où chantent les écrevisses » de Delia Owens, Seuil, janvier 2020,

Là où chantent les écrevissesTrès beau livre sur l’enfance, le passage à l’âge adulte et la survie d’une jeune fille en pleine nature. Kya, 6 ans, regarde les membres de sa famille s’enfuir les uns après les autres. Le père, violent et alcoolique, rend la vie impossible dans la maison et tout le monde préfère prendre la poudre d’escampette. Kya est contrainte de rester, trop petite pour partir et trop attachée au marais pour le quitter. Tate, un jeune garçon, est attiré par cette jeune fille si pure, innocente et si différente des autres filles de la ville. Il lui apprend à lire, à compter et elle lui apprend tout ce qu’il y a à savoir sur la biologie du marais et les oiseaux qui y habitent. Une magnifique amitié débute, bientôt brisée par le départ de Tate pour l’université. Dévastée par ce nouvel abandon, Kya se construit une coquille incassable et ne laisse plus personne entrer dans son coeur et dans sa vie. L’histoire nous emporte en Caroline du Nord, tout au fond de ce marais où Kya devient une jeune femme forte, indépendante, sensible et émerveillée par la nature qui l’entoure. Tout en dénonçant une société d’après-guerre qui avait tendance à juger bien trop vite ceux qui ne rentrait pas dans les cases, Delia Owens nous donne un récit fort, sublimé par une nature que nous souhaitons voir prendre vie sous nos yeux.

Émilie

  • « Double Espresso » de Cédric Sapin-Defour, Paulsen/Guérin, janvier 2020, 

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Quel plaisir de lecture que ces chroniques montagnardes de Sapin-Defour ! L’auteur, alpiniste chevronné, nous propose dans son nouvel ouvrage, paru dans la belle maison d’édition chamoniarde Guérin, un recueil de chroniques autour de sa passion pour la montagne. Des textes courts, très bien écrits, et qui se lisent avec beaucoup de plaisir, naviguant entre toutes les émotions qu’une passion dévorante comme celle-ci sait engendrer. Différent des récits de montagne habituels, bien mieux qu’un livre de développement personnel, voici un recueil montagnard à consommer sans modération !

Pascal

 

 

 

  • « Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins » de Alejandro Palomas, Le cherche-Midi, janvier 2020,

Alejandro Palomas - Le petit garçon qui voulait être Mary Poppins. Guille est un garçon particulièrement joyeux, qui rêve d’être Mary Poppins quand il sera plus grand. Il veut pouvoir tout régler d’un coup de « supercalifragilisticexpialidocious », le mot magique qui permet de résoudre tous les problèmes. Son institutrice, Sonia, s’inquiète pour lui et lui demande d’aller voir la psychologue de l’école, afin de comprendre ce que cache le petit garçon. Le récit est divisé par les personnages : Guille, Sonia, Manuel le papa et Maria la psychologue. Ce que nous pensons au début être l’histoire d’un petit garçon original est en fait l’aventure d’un jeune homme extraordinaire et sensible, qui porte le poids du monde sur ses épaules. Un roman épatant et bouleversant, porté par des personnages brisés par la vie, qui ne tiennent que par l’amour et l’espoir. Au milieu de ce chagrin, se tient fièrement Guille, le plus courageux de tous les petits garçons et le fidèle successeur de Mary Poppins.

Émilie

 

 

  • « Vie de Gérard Fulmard » de Jean Echenoz aux Editions de minuit, janvier 2020, 

Jean Echenoz - Vie de Gérard Fulmard. Ce Gérard Fulmard ne paye pas de mine et le petit parti politique du FPI auquel il va avoir affaire non plus d’ailleurs ! Notre anti-héros, licencié de son travail de steward essaye vainement de lancer une entreprise de conseils et va se retrouver coincé dans les magouilles d’un parti politique mineur dont les leaders balancent en permanence entre décisions douteuses et actions hors la loi…Une très belle écriture pour un roman à nul autre pareil, ou l’on rit beaucoup à suivre Gérard Fulmard, anti-héros d’envergure et toute la clique du FPI s’emmêler les pinceaux, rebondir, s’effondrer, renaître pour mieux couler à nouveau ! Excellent !

Pascal

 

 

  • « Sukkwan Island » de David Vann aux Editions Gallmeister, édition limitée janvier 2020,

Sukkwan Island  Edition limitée Un premier livre inoubliable, couronné par le Prix Médicis Étranger 2010 et qui ressort en ce début d’année en édition limitée, ou David Vann nous emmène avec ses deux héros en route vers la tragédie. Un père, un fils, une île déserte et glaciale au fin fond de l’Alaska pour un séjour qui doit resserrer les liens familiaux…Mais rien ne se passe comme prévu et l’ambiance pesante créée par l’auteur nous emporte comme elle emporte les bonnes volontés de chacun vers un dénouement cauchemardesque. Dramatique mais superbe !

Pascal

 

 

 

  • « Miroir de nos peines » de Pierre Lemaitre, Albin Michel, sortie en janvier 2020,

Pierre Lemaitre - Miroir de nos peines. Le nouveau Pierre Lemaitre, dernier volet de sa trilogie sur les deux guerres mondiales est un vrai délice. On y retrouve avec plaisir quelques uns des héros des premiers volets, mais le roman est très bien construit pour qu’un lecteur novice puisse y trouver son compte. Tout commence, comme dans les deux premiers volumes, par une première scène mémorable ! Pour la suite : une très belle écriture qui nous emporte, des personnages emballant, nombre de situations cocasses et de rebondissements, bref du grand art ! L’histoire se passe cette fois-ci au tout début de l’arrivée des armées allemandes sur le territoire français en mai 1940 et durant la période d’exode massif des populations. Nous y suivons plus particulièrement Louise, une jeune parisienne emportée par les tourments de l’Histoire et de son propre passé…Truculent !

Pascal

 

  • « Et toujours les forêts » de Sandrine Collette, JC Lattès, sortie en janvier 2020,

Sandrine Collette - Et toujours les Forêts. Quelle claque que ce nouveau Sandrine Collette ! Passée la surprise d’une écriture très hachée, faites de phrases courtes et incisives, on se laisse emporter par ce roman post-apocalyptique des plus emballant ! Nous suivons Corentin, un enfant mal aimé par sa mère, abandonné par son père et finalement élevé par son arrière grand-mère à la campagne, aux abords des Forêts. Lorsque la Terre va s’effondrer, que la sixième extinction sera effective, seuls quelques survivants seront miraculeusement sauvés, dont Corentin qui va s’accrocher à la vie dans un monde brûlé, gris, mort. Corentin n’est pas un héros, juste un homme qui cherche à survivre et à reconstruire quelque chose de vivant, une famille, une petite pousse dans ce monde désolé…Le roman est des plus addictifs, une fois le monde détruit, on s’accroche au roman comme Corentin à la vie, on espère avec lui, on se désespère avec lui, et chaque petite lumière dans ce monde sombre est pour chacun, lui comme nous, un peu d’espoir de voir les choses s’arranger…

Pascal

 

  • « Sugar Run » de Mesha Maren aux Éditions Gallmeister, sortie janvier 2020,

Mesha Maren - Sugar Run. Partez à la découverte de l’Amérique désenchantée de Mesha Maren, ou l’alcool et la drogue font office de mauvais médicaments pour âmes en peine. Jodi, l’héroïne du roman croit pouvoir forcer son destin et repartir sur de nouvelles bases au pied de ses Appalaches natales, après 18 années passées en prison. Mais de rencontres destructrices en mauvaises fréquentations, sa volonté, sa joie de vivre, de survivre, sera bien mise à mal. Voilà une très belle histoire de femmes américaines, écrit comme un road movie noir, où chacun paye cash le prix des erreurs passées.

Pascal